Le débarquement de Normandie est une des opérations militaires les plus importantes de la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945). Le succès du débarquement, connu sous le nom d'opération Neptune (début de l'opération Overlord), et de la bataille qui s'en suivit, a permis de créer un nouveau front en Europe de l'Ouest que les Alliés (Etats-Unis, Angleterre, URSS, France Libre,…) ont su mettre à profit pour remporter la guerre contre l'Allemagne et les autres puissances de l'Axe.
Suite l'invasion de la Pologne par l'Allemagne le 1er septembre 1939, la France et l'Angleterre entre en guerre (le 3 septembre). S'ouvre ensuite la « drôle de guerre », période d'absence de véritables combats militaires. Cette période prend fin le 10 mai 1940, date à laquelle l'Allemagne lance son offensive sur la France, via les Etats neutres que sont les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, afin de contourner la ligne de défense française appelée la ligne Maginot. La bataille de France se termine le 22 juin 1940 par la défaite des armées françaises et la signature, par le Gouvernement Pétain, de l'armistice. La France est alors divisée en deux zones : la zone « libre » (au sud de la ligne de démarcation) et la zone « occupée » (au nord) par l'armée allemande. Suite au débarquement allié en Afrique du Nord (opération Torch) qui a eu lieu le 8 novembre 1942, la zone libre est envahie par l'armée allemande.
Afin de préparer la stratégie à adopter en Europe pour vaincre l'Allemagne, Franklin Roosevelt, président des Etats-Unis, et Winston Churchill, Premier Ministre britannique, organisent une conférence. Cette conférence s'est tenue du 14 au 24 janvier 1943 à Casablanca et a rassemblé, en plus des deux organisateurs, les généraux français Henri Giraud et Charles de Gaulle (des tensions importantes existent entre ces derniers). Les alliés décident de poursuivre la guerre jusqu'à reddition sans condition des puissances de l'Axe. De plus, la décision d'envahir l'Italie, après un débarquement en Sicile, est arrêtée (le débarquement a eu lieu en juin 1943). Cette conférence, dite également la conférence d'Anfa, a créé le COSSAC (Chief of Staff to Supreme Allied Commander) qui est une structure chargée de planifier un débarquement dans l'ouest européen afin d'ouvrir un nouveau front : ce sont les prémices du débarquement en Normandie.
Du 28 novembre au 1er décembre 1943, Churchill, Roosevelt et Staline se réunissent à la conférence de Téhéran, en Iran, où deux décisions majeures sont prises : la planification d'un débarquement en Normandie, le 1er mai (date initiale, qui sera repoussée au 1er juin, au 5 juin puis au 6 juin) et le refus, par Staline et Roosevelt, d'une offensive par la Méditerranée, défendue par les britanniques.
Le 6 décembre 1943, le COSSAC est fusionné avec le SHAEF (Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force) dont le commandant est le général Dwight Eisenhower. Cet « Etat-major suprême des Forces expéditionnaires alliées » a repris et perfectionné les plans du débarquement en Normandie, initiés par Frederick E. Morgan et Ray Barker.
L'opération Overlord a pour but de créer un nouveau front, comme le réclamait Joseph Staline depuis 1942, en Europe du Nord-Ouest afin d'une part, de soulager le front russe et, d'autre part, de mettre en place une tête de pont sur le continent qui permettrait aux armées alliées de se rendre en Allemagne rapidement.
A partir de 1941, le Reich a décidé de construire un Mur de l'Atlantique, ensemble d'équipements défensifs visant à repousser les troupes alliées en cas de débarquement sur les côtes de l'Europe de l'ouest. L'édification de ces fortifications est confiée à l'Organisation Todt et au feldmarshall Gerd von Rundstedt. En novembre 1943, le maréchal allemand Erwin Rommel, connu sous le nom de Renard du Désert à la suite des combats qu'il a menés en Afrique du Nord, est nommé inspecteur des fortifications. Compte tenu d'une probabilité plus importante de subir un débarquement dans le Nord-Pas-de-Calais, les Allemands renforcent le Mur de l'Atlantique à cet endroit. Sur les côtes normandes, des nombreux pieux minés sont placés afin d'éviter ou, à tout le moins, de tenter d'empêcher un débarquement sur les plages, qu'il soit aérien ou naval.
A partir de 1943, une partie des armées anglo-américaines se rassemblent en Angleterre, non loin des côtes du Pas-de-Calais. Ces mouvements sont observés par les Allemands, via leurs espions et leurs avions de reconnaissance. Les Alliés créent l'opération Fortitude afin, d'une part, de cacher le lieu réel du débarquement, en donnant des indices sur d'autres lieux de débarquement possibles ou en organisant des fuites volontaires d'informations sensibles (mais fausses) et, d'autre part, de laisser croire que le futur débarquement en Normandie n'est qu'une opération de diversion. Des chars en caoutchoucs et des bateaux en bois, observés comme de réels chars et bateaux par les avions de reconnaissances allemands, sont construits et positionnés près des plages du Pas-de-Calais. De plus, le jour J, les communications radios sont accrues dans cette zone, ce que les Allemands observent : ils se préparent au débarquement dans le Pas-de-Calais.
A cause d'une météo défavorable rendant la mer déchaînée, le débarquement, prévu dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, est repoussé de vingt-quatre heures. Le 5 juin, le général Dwight Eisenhower, commandant en chef des opérations de débarquements, secondé par le britannique Montgomery, donne l'ordre de départ. Peu après minuit, les premiers parachutistes et éclaireurs anglo-américains se posent en Normandie, pour prendre possession de points stratégiques, comme le Pegasus Bridge, non loin de Bénouville. Viennent ensuite les bombardiers qui attaquent les axes de communications ainsi que les batteries de défense allemandes. Ces premières attaquent ont permis d'affaiblir et de diminuer les capacités de défense de l'armée allemande. Sur les ordres de l'amiral Sir Bertram Ramsay (qui a également planifié le débarquement en Afrique du Nord en 1942), plus de 6 000 navires se dirigent vers les plages normandes : les navires de guerre escortent les navires de transport de troupes. Ces navires proviennent principalement de l'US Navy et de la Royal Navy. En moins grand nombre, des bateaux norvégiens, polonais, danois, néerlandais, ainsi que ceux des pays du Commonwealth et de l'Armée française de Libération participent également à cette opération. Avant le débarquement, la flotte navale pilonne les batteries allemandes. Les Américains débarquent sur les plages Utah Beach et Omaha Beach, simultanément au débarquement des troupes anglo-canadiennes sur les plages nommées Gold Beach, Juno Beach et Sword Beach. Afin d'assurer la logistique inhérente à de telles opérations (carburant, munitions, etc.), le port Mulberry est construit : c'est un port artificiel construit de toutes pièces à Arromanches.
Malgré de nombreuses pertes humaines et matérielles, le débarquement, soutenu par les troupes aéroportées et les actions des maquis, s'avère être un véritable succès. Une tête de pont est installée sur le continent. Après la première vague du débarquement qui a surpris les Allemands, d'autres soldats arrivent. Les Alliés devront faire face aux armées allemandes avant de libérer Paris le 25 août 1944 : c'est la très difficile bataille de Normandie.