Les personnalités de la Première Guerre mondiale

Voici une liste d'hommes politiques qui ont marqué la Première Guerre Mondiale :

Hommes politiques français :

- Raymond Poincaré, président (1913-1920)
- Alexandre Millerand, ministre de la Guerre (1914-1915)
- René Viviani, président du Conseil (1914-1915)
- Aristide Briand, président du Conseil (1915-1917)
- Alexandre Ribot, président du Conseil (mars-septembre 1917)
- Paul Painlevé, président du Conseil (septembre-novembre 1917)
- Georges Clemenceau, président du Conseil (1917-1920)

Hommes politiques anglais :

- George V, roi du Royaume-Uni (1910-1936)
- Herbert Henry Asquith, Premier ministre (1908-1916)
- David Lloyd George, Premier ministre (1916-1922)

Homme politique américain :

- Woodrow Wilson, président des Etats-Unis (1913-1921)

Homme politique russe :

- Nicolas II, tsar de Russie (1894-1917)

Homme politique allemand :

- Guillaume II, empereur allemand (1888-1918)

Hommes politiques autrichiens :

- François-Joseph Ier, empereur d'Autriche (1948-1916)
- Charles Ier, empereur d'Autriche (1916-1918)
- François-Ferdinand, hériter de l'empire d'Autriche assassiné en 1914

1) Hommes politiques français

Raymond Poincaré (1860-1934), président de la République française de 1913 à 1920, a joué un rôle important durant la Première Guerre Mondiale. C'est sous son mandat présidentiel que la "loi des trois ans" est promulguée en 1913 : il s'agit d'augmenter le service militaire de deux à trois ans pour faire face à une éventuelle guerre avec l'Allemagne, rendue de plus en plus probable avec une succession de crises telles que la crise de Tanger (1905) et la crise d'Agadir (1911). Raymond Poincaré est à l'origine de l'Union sacrée, qui est un rassemblement patriotique des Français de toutes tendances politiques. En novembre 1917, Raymond Poincaré nomme Georges Clemenceau, proche du parti radical (de gauche), président du Conseil, pour continuer la guerre. Après son mandant de président, il sera président du Conseil de 1922 à 1924 et de 1926 à 1929.

Alexandre Millerand (1859-1943) a eu une longue carrière politique. Durant la Première Guerre Mondiale, il a été ministre de la Guerre du 26 août 1914 au 29 octobre 1915. Il a été président de la République de 1920 à 1924.

René Viviani (1862-1925) est président du Conseil lorsque la Première Guerre Mondiale éclate (du 13 juin 1914 au 29 octobre 1915). Il ordonne la mobilisation générale et annonce l'entrée en guerre de la France. Dans le contexte de l'Union nationale, il remanie son Gouvernement. Dans le gouvernement d'Aristide Briand, il sera ministre de la Justice (du 29 octobre 1915 au 12 décembre 1916). Dans le Gouvernement suivant, il aura le ministère de la Justice, de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (jusqu'au 17 mars 1917). Avec Joffre, il dirige une mission, qui ira d'ailleurs devant le Congrès américain, pour organiser l'entrée en guerre des Etats-Unis (transport des troupes, déploiement, etc.). Il finira sa carrière politique en étant député (à partir de 1919) puis sénateur.

Aristide Briand (1862-1932), républicain socialiste, a été plusieurs fois président du Conseil. Durant la Première Guerre Mondiale, il a été Ministre de la Justice (1914-1915) puis, président du Conseil et ministre des Affaires étrangères de 1915 à 1917. Son Gouvernement tombe en mars 1917 avec le départ d'Hubert Lyautey (fait maréchal de France en 1921), qui était alors Ministre de la Guerre.

Alexandre Ribot (1842-1923) a exercé plusieurs fonctions ministérielles durant la Première Guerre Mondiale : du 26 août 1914 au 20 mars 1917, il est ministre des Finances puis, du 20 mars 1917 au 23 octobre 1917, ministre des Affaires étrangères. Il a dirigé ce dernier ministère simultanément à sa fonction de président du Conseil, qu'il exerça du 20 mars au 7 septembre 1917 (il avait déjà été président du Conseil, pendant 3 jours seulement, en 1914). C'est en avril 1917 que commença la bataille du Chemin des Dames, débutant par l'offensive lancée par le général Nivelle (qui avait remplacé Joffre, l'initiateur de ce projet d'offensive, en décembre 1916). Cette bataille est un véritable échec et a causé de nombreuses pertes à l'armée française ; des mutineries en seront la conséquence.

Paul Painlevé (1863-1933) est un mathématicien spécialisé dans l'aéronautique, avant de devenir un homme politique (socialiste). De 1915 à 1916, il fut ministre de l'Instruction publique, puis, du 20 mars 1917 au 13 novembre 1917, ministre de la Guerre (c'est durant cette période qu'a eu lieu la bataille du Chemin des Dames). Du 12 septembre au 13 novembre 1917, il fut président du Conseil. Le 15 mai 1917, Nivelle est remplacé par Philippe Pétain, en tant que commandant en chef des armées françaises. Ce dernier réprime les mutineries, redonne confiance aux soldats et reprend partiellement, en octobre 1917, le Chemin des Dames aux Allemands, tout en limitant les pertes humaines.

Georges Clemenceau (1841-1929), a commencé sa carrière politique à Paris, en tant que maire d'arrondissement et président du Conseil municipal de Paris. Anticlérical et anticolonialiste (ce dernier point l'oppose à Jules Ferry), il devient député, sénateur et ministre de l'Intérieur. De 1906 à 1909, il devient président du Conseil. Par la suite, il tient un journal, très critiques envers les gouvernements successifs. Durant la guerre, il s'oppose violemment à Aristide Briand, président du Conseil de 1915 à 1917. Après la chute du Gouvernement Painlevé, le Président de la République Poincaré nomme président du Conseil (et ministre de la Guerre) Georges Clemenceau, partisan de la continuation de la guerre. Ainsi, les démarches secrètes entreprises en vue de conclure la paix (notamment les démarches du nouvel empereur Charles Ier d'Autriche) sont rejetées, bien que le président Poincaré soit favorable à ces discussions. Il contribue fortement à réprimer les mutineries et restaurer la confiance des soldats. De plus, il engage de nombreuses forces coloniales et immigrées dans la Guerre, penche pour l'entrée en guerre des Etats-Unis et visite fréquemment les hommes au front. Ces actions, combinées à celles de grands militaires tels Pétain et Foch, ont fortement contribué à la victoire ; Clemenceau sera d'ailleurs surnommé le "Père la Victoire". Une biographie plus complète est disponible ici.

2) Hommes politiques anglais

George V (1865-1936) est le roi du Royaume-Uni de 1910 à 1936. Il est le fils du roi Edouard VII et d'Alexandra de Danemark, et le petit-fils de la reine Victoria, surnommée la grand-mère de l'Europe. Par conséquent, George V est le cousin de l'empereur Guillaume II d'Allemagne et du tsar Nicolas II de Russie. En 1893, le futur George V épouse Mary de Teck, qui, par son père (fils du duc Alexandre de Württemberg), a des origines allemandes. George V appartient à la dynastie des Saxe-Cobourg-Gotha, d'origine allemande également. En 1917, pour apaiser les nationalistes, il change le nom de sa famille, à consonance allemande, en Windsor (du nom du château de Windsor). Dans le même ordre d'idées, les titres britanniques des personnalités proches de la famille royale mais qui combattent pour l'Allemagne, comme le prince Ernst-Auguste de Hanovre, sont suspendus. Lorsque la révolution bolchevique a renversé le tsar Nicolas II, George V ne lui a pas accordé l'asile (le gouvernement britannique y était pourtant favorable), de crainte que le mouvement révolutionnaire se propage au Royaume-Uni. Nicolas II et sa famille seront assassinés le 17 juillet 1918 à Iekaterinbourg, par les bolcheviks. George V eut six enfants, parmi lesquels les rois Edouard VIII et George VI : il est donc le grand-père de la reine Elisabeth II.

Herbert Henry Asquith (1852-1928), comte d'Oxford et Asquith, a été Premier ministre du Royaume-Uni de 1908 à 1916, sous le règne de George V. L'invasion de la Belgique par l'Allemagne (et la possibilité que celle-ci contrôle l'intégralité du continent) a conduit Asquith à faire entrer le Royaume-Uni dans la guerre, aux côtés de la France, le 4 août 1914. Le 1er août 1914, Winston Churchill, alors Premier Lors de l'Amirauté, rappelle 40 000 réservistes. En août, Asquith nomme le Field Marshal Kitchener ministre de la Guerre. En 1915, il forme un gouvernement de coalition, dont la popularité diminue avec la mauvaise tournure de la guerre. La crise des obus de 1915 (manque de munitions) et l'échec de l'attaque des Dardanelles, ont contribué à la chute de son gouvernement libéral. Son successeur au poste de Premier ministre est David Lloyd George.

David Lloyd George (1863-1945), 1er comte Lloyd George de Dwyfor, a été Premier ministre du Royaume-Uni de décembre 1916 à octobre 1922, sous le règne de George V. Chancelier de l'Echiquier de 1908 à 1915, il a été, de mai 1915 à juillet 1916, sous le gouvernement Asquith, ministre des munitions, chargé d'organiser au mieux l'effort de guerre. Ce Premier ministre libéral s'entoure d'un cabinet de guerre de cinq personnes, permettant ainsi de renforcer son pouvoir. En 1918, lors du premier vote des femmes, sa coalition remporte un large succès, confirmant son rôle important dans la victoire des britanniques et des Alliés sur les Allemands. Lors de la conférence de paix de Paris en 1919 (conférence préparatoire aux différents traité de paix, notamment le traité de Versailles), il a joué un rôle essentiel. Il a signé le traité de Versailles de 1919. David Lloyd George a du faire face à la volonté d'indépendance de l'Irlande du Sud (déclarée en 1919 et reconnue trois et plus tard). En 1922, les conservateurs rompent la coalition : c'est la chute de son gouvernement, le dernier gouvernement libéral que le Royaume-Uni a connu.

3) Homme politique américain

Woodrow Wilson (1856-1924) est le président des Etats-Unis de 1913 à 1921. De 1914 à l'entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, Wilson a essayé de maintenir les Etats-Unis en dehors de la guerre. Dès août 1914, Wilson déclare la neutralité dans le conflit qui vient d'éclater en Europe. A plusieurs reprises, il a offert sa médiation pour tenter d'aboutir à la paix. En 1915, son secrétaire d'Etat Bryan, pacifiste et anti-impérialiste, démissionne, convaincu de l'entrée en guerre prochaine des Etats-Unis. Après le coulage du navire britannique le Lusitania, sur lequel se trouvaient des citoyens américains, la guerre sous-marine à outrance mise en œuvre par l'Allemagne et l'interception du télégramme Zimmermann par les britanniques, la déclaration de guerre des Etats-Unis devient inévitable. Le 6 avril 1917, les Etats-Unis entrent en guerre. Afin de favoriser l'effort de guerre, il fait voter l'Espionage Act en 1917 puis la Sedition Act en 1918, par lesquels est interdite l'expression d'opinions anti-guerre, pro-allemandes et anti-britanniques. Dans un discours au Congrès le 8 janvier 1918, Wilson expose la liste des 14 points nécessaires à la conclusion de la paix, parmi lesquels se trouve la création de la Société des Nations (SDN), l'ancêtre de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Il participa activement à la conférence de paix de Paris en 1919 et à la rédaction du Traité de Versailles, qui annonça la création de la Société des Nations.

4) Homme politique russe

Nicolas II (1868-1918) est le tsar de Russie de 1894 à 1917. C'est le fils d'Alexandre III, tsar de Russie et de Dagmar de Danemark. Cette dernière est la sœur d'Alexandra de Danemark, qui a épousé le roi du Royaume-Uni Edouard VII, mariage dont est issu George V, roi du Royaume-Uni durant la Première Guerre mondiale. Par conséquent, Nicolas II est le cousin germain du roi George V. Après l'assassinat de l'archiduc héritier François-Ferdinand d'Autriche le 28 juin 1914 par le nationaliste serbe Gavrilo Princip, l'Autriche adresse à la Serbie un ultimatum. Or, par la doctrine du Panslavisme (alliance des peuples slaves), la Serbie est l'alliée de la Russie, elle-même étant alliée, par la Triple Entente, à la France et à la Grande-Bretagne. D'autre part, l'Autriche, l'Allemagne et l'Italie forment la Triple Alliance. Afin d'éviter la guerre, Nicolas II entretient une correspondance avec l'empereur d'Allemagne Guillaume II, dans laquelle les deux souverains expriment leur volonté pacifique : c'est la fameuse correspondance Willy-Nicky. Cependant, cette correspondance n'a pas pu éviter le véritable déclenchement de la guerre. En 1915, après la Grande Retraite et la perte du Royaume de Pologne, Nicolas II assume personnellement le rôle de commandant en chef des armées, à la place de son cousin le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch de Russie. Désormais, chaque défaite militaire doit être assumée par Nicolas II. Les pertes humaines énormes (aggravée par des installations militaires très endommagées) et l'hiver très froid de 1916-1917 qui a entraîné une quasi-famine en Russie pousse le peuple à se révolter : c'est la révolution de Février. Nicolas II décide d'abdiquer en faveur de son frère Michel, qui refuse de régner, bien que son accession au trône fût acceptée par la majorité du gouvernement provisoire. Avec la révolution bolcheviks, c'est la fin de trois siècles de règne des Romanov en Russie. Le 17 juillet 1918, Nicolas II et sa famille sont assassinés par les bolcheviks à Iekaterinbourg.

5) Homme politique allemand

Guillaume II (1859-1888) est l'empereur allemand et roi de Prusse de 1888 à 1918. C'est le fils de l'empereur Frédéric III et de Victoria du Royaume-Uni, elle-même fille de la reine Victoria. Guillaume II est donc le cousin germain de George V, roi du Royaume-Uni de 1910 à 1936. Il est par ailleurs cousin du tsar Nicolas II de Russie. Guillaume II mène une politique expansionniste, colonialiste et agressive (la Weltpolitik remplace la Realpolitik de Bismarck), ce qui augmente les tensions entre les grandes puissances européennes. Cette politique est accompagnée d'un essor industriel et économique très important. Après l'assassinat de son ami l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche, Guillaume II soutient l'Autriche. La guerre est menée principalement par le Field Marshal Paul von Hindenburg et par le général Erich Ludendorff ; l'autorité de Guillaume II diminue, ce dernier étant de moins en moins en phase avec les réalités politico-militaires. Durant l'automne 1918, il perd la confiance de l'armée, au sein de laquelle des mutineries éclatent, en particulier dans la Marine. De plus, des conseils ouvriers se mettent en place dans les grandes villes allemandes : c'est le début de la révolution allemande et de la République de Weimar. Voulant dans un premier temps garder la couronne de Prusse, Guillaume II abdique, et part en exil aux Pays-Bas.

6) Hommes politiques autrichiens

François-Joseph Ier (1830-1916) est l'empereur d'Autriche de 1848 à 1916 et roi apostolique de Hongrie de 1867 (date d'officialisation de la double monarchie Autriche-Hongrie) à 1916. Suite à l'assassinat de l'archiduc héritier François-Ferdinand d'Autriche, le ministre des affaires étrangères Berchtold persuada l'empereur d'envoyer un ultimatum que la Serbie ne pourra pas accepter, puis de déclarer la guerre à la Serbie, pensant que la Russie n'interviendrait pas militairement pour soutenir la Serbie. Cependant, l'engrenage des alliances entraîne l'Autriche dans une guerre qui deviendra mondiale. François-Joseph meurt à 86 ans, laissant le trône à Charles Ier.

Charles Ier (1916-1918) fut empereur d'Autriche et roi apostolique de Hongrie sous le nom de Charles IV du 22 novembre 1916 au 12 novembre 1918. C'est le fils aîné d'Otto de Habsbourg-Lorraine, mort en 1906, et de Marie-Josèphe de Saxe. Otto est le neveu de François-Joseph, empereur d'Autriche de 1848 à 1816. Suite à l'assassinat de François-Ferdinand le 28 juin 1914 par un nationaliste serbe, l'Autriche adresse un ultimatum comportant dix requêtes à la Serbie puis déclare la guerre. Le 16 août 1914, Charles quitte Vienne pour le front, en tant que colonel. Tout d'abord, il est chargé par l'empereur de rendre compte de la situation sur le front. Puis, il monte très rapidement en grade. Voici le détail : il est nommé général de brigade et contre-amiral en juillet 1915, puis général de division et vice-amiral le 12 mars 1916, puis général de corps d'armée et amiral le 1er juillet 1916 et enfin général d'armée et grand-amiral le 1er novembre 1916. Le 22 novembre de la même année, il devient empereur et donc chef des armées. Tout au long de la guerre, Charles prend soin de ne pas exposer ses armées à de lourdes pertes si la bataille n'est pas indispensable. Le 9 octobre 1916, Charles représente, au sommet de Pless, l'empereur. Ce sommet, auquel participent Guillaume II, Hindenburg et Ludendorff, qui avait pour but de proposer une démarche de paix conjointe à l'Entente, s'est soldé par un échec. En effet, les Allemands, trop belliqueux pour l'heure, n'étaient pas prêts à conclure une paix. Au contraire, ils optèrent pour une "guerre sous-marine à outrance", stratégie responsable de l'entrée en guerre des Etats Unis, le 6 avril 1917. Devenu empereur, Charles change les ministres et les personnes à la tête de l'armée pour mener à bien son programme : mettre un terme à la guerre et améliorer la vie quotidienne de ses sujets. Il charge en particulier Ottokar Czernin, qui milita pour la paix, des Affaires Etrangères. Suite à l'échec des discussions avec l'Allemagne, Charles fait des propositions secrètes à l'Entente, pour obtenir, le plus rapidement possible, une "paix honorable". La communication entre la France, la Grande-Bretagne, l'Italie d'une part, et l'Autriche d'autre part, se fait par l'intermédiaire des frères de Zita, les devenus célèbres Xavier et Sixte de Bourbon-Parme. Le comte Tamas Erdödy joue le rôle d'émissaire auprès de Charles. Cette tentative de paix est également connue sous le nom de l'Affaire Sixte. Contrairement au Premier Ministre britannique David Lloyd George, il semblerait que le Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères français, Alexandre Ribot, n'ait pas accordé suffisamment de sérieux aux propositions de Charles Ier pour qu'une paix puisse aboutir. Charles Ier se tourne également vers le pape Benoît XV pour unifier les pays belliqueux, catholiques, dans la paix : en vain. En octobre 1918, la Tchécoslovaquie proclame son indépendance et la révolution éclate en Hongrie. Le 3 novembre 1918, l'Autriche-Hongrie signe l'armistice de la guerre dont Charles a hérité en montant sur le Trône. Le 11 novembre 1918, le jour même de l'armistice entre l'Allemagne et les Alliés, Charles Ier est contraint de renoncer à exercer le pouvoir, sans abdiquer. La famille impériale s'installe au château d'Eckartsau, près de Vienne, puis, contrainte à l'exil, elle se réfugiera en Suisse : d'abord chez la duchesse de Parme à Wartegg, puis dans la villa Prangins, sur les bords du lac Léman. Ayant gardé des relations avec les anciens diplomates d'Autriche-Hongrie, Charles prépare son retour au pouvoir. Il fait deux tentatives, vaines, de retour au pouvoir en Hongrie : la première vers Pâques 1921, la seconde, le 20 octobre de la même année. Par la suite, les Alliés condamnent Charles et Zita à l'exil sur l'île de Madère, appartenant au Portugal. Charles y meurt, dans une relative pauvreté, le 1er avril 1922. Le dernier mot que le dernier empereur d'Autriche prononça fut "Jésus". En 1949, le procès en béatification s'ouvre. Le 3 octobre 2004, Jean-Paul II béatifie Charles Ier à Rome.

François-Ferdinand est né le 18 décembre 1863 à Graz. Il est mort assassiné le 28 juin 1914 à Sarajevo. Cet assassinat est l'élément déclencheur de la Première Guerre mondiale.
François-Ferdinand est le fils aîné de l'archiduc Charles-Louis d'Autriche, frère de l'empereur François-Joseph et de l'empereur Maximilien Ier du Mexique, et de la princesse Marie de l'Annonciation des Deux-Siciles : en tant que neveu de François-Joseph, François-Ferdinand avait donc peut de chance de devenir l'archiduc héritier du trône. Cependant, le 30 janvier 1889, Rodolphe, fils et héritier de l'empereur, est retrouvé mort au pavillon de chasse de Mayerling, en compagnie de sa maîtresse Marie Vetsera, âgée de 17 ans. Le père de François-Ferdinand, Charles-Louis, devient donc héritier du trône durant un court instant, avant qu'il décide de renoncer à ses droits au profit de François-Ferdinand. Charles-Louis meurt de la typhoïde en 1896, après avoir bu l'eau du Jourdain. Par ailleurs, François-Ferdinand a contracté la tuberculose, dont il se remettra.
Comme de nombreux membres de sa famille, François-Ferdinand mène une brillante carrière militaire : il est major-général à 31 ans et, en 1913, devient inspecteur général de toutes les armées.
En 1900, François-Ferdinand épouse la comtesse Sophie Chotek de Chotkowa et Wognin, issue d'une famille aristocratique originaire de Bohême. Cependant, ce mariage est considéré comme morganatique puisque la famille de Sophie, qui n'est pas une dynastie régnante ou ayant régné, n'est pas du rang de la famille impériale à laquelle appartient François-Ferdinand. Par conséquent, les enfants du couple sont automatiquement écartés de la succession au trône impérial. François-Ferdinand gardait tout de même ses droits au trône.
Durant l'été 1914, l'archiduc François-Ferdinand décida de visiter Sarajevo, la capitale de la Bosnie-Herzégovine et par ailleurs le berceau de groupes nationalistes serbes et bosniaques. La date choisie coïncidait avec l'anniversaire de la bataille de Kosovo (28 juin 1389), remportée par les Turcs contre les Serbes. Lors de la parade à travers les rues de Sarajevo, François-Ferdinand fut assassiné par un nationaliste serbe, Gavrilo Princip. Son épouse Sophie est également mortellement touchée. Le ministre des affaires étrangères de l'Autriche, le comte von Berchtold, vit l'opportunité d'utiliser cet événement pour déclarer la guerre à la Serbie. Le 23 juillet 1914, l'Autriche-Hongrie adressa un ultimatum comportant dix points à la Serbie. Celle-ci, voulant se montrer conciliante sur les conseils de la Russie, accepta la plupart des demandes. Edouard Grey proposa une conférence à Londres pour trouver une solution pacifique au problème. L'Autriche-Hongrie refusa de dialoguer. Comme l'ultimatum n'a pas été accepté dans sa totalité, l'Autriche-Hongrie déclara la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914. Ensuite, le mécanisme des alliances déclenche la guerre mondiale.

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