Tout ce qu'il faut savoir sur les OPCVM

Un OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières) est un organisme destiné à gérer les fonds investis par les souscripteurs (particuliers, entreprises, …) en les plaçant en valeurs mobilières (actions, obligations voire un autre OPCVM) dans le but d'atteindre son objectif de gestion. Par exemple, l'objectif de gestion peut être d'obtenir une rentabilité supérieure à celle de l'indice des actions françaises qu'est le CAC 40. Ainsi, l'objectif du fonds engendre une stratégie de gestion qui vise à optimiser le couple rendement/risque, sachant que le rendement doit être, suivant l'exemple précédent, au moins égal à celui du CAC 40. Par conséquent, le gestionnaire de fonds doit faire des arbitrages en fonction, notamment, de ses objectifs, des conditions de marché et de ses analyses économiques, financières, statistiques, stochastiques, etc. Le souscripteur, c'est-à-dire la personne qui investit dans un OPCVM, doit savoir que plus le rendement souhaité est élevé, plus le risque à prendre est élevé. Pour évaluer les risques, il peut se référer au Document d'Information Clé pour l'Investisseur (DICI).

Les deux types d'OPCVM : les SICAV et les FCP

A l'intérieur des OPCVM, on distingue deux groupes : les SICAV (Sociétés d'Investissement à Capital Variable) et les FCP (Fonds Communs de Placement). Les SICAV sont des sociétés anonymes à capital variable, dont les investisseurs sont actionnaires et ont un droit de vote. Quant aux FCP, ce sont des fonds sans personnalité morale, créés par des sociétés de gestion et leur dépositaire. L'investisseur est copropriétaire du FCP, mais ne dispose pas de droit de vote.

Familles d'OPCVM

L'Autorité des Marchés Financiers (AMF), chargée de la régulation des marchés financiers, distingue plusieurs classes d'OPCVM. L'appartenance à une classification dépend de l'objectif de gestion, donc du niveau de risque de l'OPCVM et de la stratégie d'investissement adoptée par la société de gestion. De plus, l'OPCVM doit respecter en permanence l'ensemble des critères requis par le type de classification auquel il appartient. La classification est mentionnée dans le document d'information clé pour l'investisseur (DICI).

Les OPCVM "Actions" doivent être exposés à hauteur de 60% au moins au marché des actions. La zone géographique des actions dans lesquelles l'OPCVM a investi détermine l'appartenance aux sous-catégories suivantes : OPCVM "Actions françaises", OPCVM "Actions de pays de la zone euro", OPCVM "Actions des pays de l'Union européenne", OPCVM "Actions internationales".

Les OPCVM obligataires doivent avoir une exposition au risque action inférieure à 10% de l'actif net (valeur cumulée de toutes les parts du fonds). Deux sous-catégories existent.

  1. Les OPCVM "Obligations et autres titres de créance libellés en euro", principalement exposés à des obligations et titres de créance libellés en euro (l'exposition à des titres libellés dans une autre devise que l'euro et l'exposition au risque de change doivent être faibles). La société de gestion doit mentionner la fourchette de sensibilité aux taux d'intérêt dans laquelle l'OPCVM est géré, la zone géographique (et les fourchettes d'exposition correspondante) des titres sur lesquels est investi l'OPCVM. Dans le cas où la sensibilité aux spreads de crédit s'éloigne notablement de celle aux taux d'intérêt, elle doit être mentionnée dans le prospectus.
  2. Les OPCVM "Obligations et autres titres de créance internationaux" regroupent l'ensemble des OPCVM obligataires en dehors de la sous-catégorie susmentionnée. Le prospectus des OPCVM de cette catégorie doit comporter, en plus des données requises pour les fonds obligataires en euro, les devises des titres de créances dans lesquels est investi l'OPCVM.

Les OPCVM monétaires et monétaires court-terme ont pour objectif de préserver le capital investi et d'obtenir un rendement en accord avec les taux des marchés monétaires (l'EONIA par exemple, qui est le taux auquel se prêtent les banques au jour le jour). Ces OPCVM doivent être investis dans des instruments du marché monétaire de haute qualité (l'appréciation est faite par la société de gestion, selon des critères liés, notamment, à la qualité de crédit des instruments et à leur liquidité). De plus, la valeur liquidative (valeur d'une part d'un OPCVM) de ces fonds doit être fournie chaque jour ; les souscriptions et rachats doivent pouvoir être effectués quotidiennement. Enfin, ces OPCVM ne doivent pas être exposés, de manière directe ou indirecte, aux marchés actions et matières premières, ni au risque de change (les instruments libellés dans une autre devises que celle de la part doivent obligatoirement être couverts). Voici, à présent, les différents critères permettant de différencier les OPCVM "monétaires" des OPCVM "monétaire court-terme" :

  1. Maturité résiduelle : pour les fonds monétaires court terme, la maturité résiduelle des instruments financiers sur lesquels ces fonds sont investis doit être inférieure ou égale à 397 jours (il s'agit de la durée restante jusqu'à échéance de l'instrument financier). Pour les fonds monétaires, la maturité résiduelle est au maximum de 2 ans, à condition que le taux soit révisable dans un délai maximum de 397 jours.
  2. Maturité moyenne pondérée (MMP, ou Weighted Average Maturity en anglais, WAM) : pour les fonds monétaires court terme, celle-ci doit être inférieure ou égale à 60 jours. Pour les OPCVM monétaires, la maturité moyenne pondérée est au maximum de 6 mois.
  3. Durée de vie moyenne pondérée (DVMP, ou Weighted Average Life en anglais, WAL) : pour les OPCVM monétaires court terme, celle-ci doit être inférieure ou égale à 120 jours. Pour les OPCVM monétaires, la durée de vie moyenne pondérée est au maximum de 12 mois.
  4. Investissements dans d'autres OPCVM : pour les fonds monétaires court terme, les OPCVM sur lesquels ces fonds peuvent investir doivent être eux-mêmes des OPCVM monétaires court terme. Pour les OPCVM monétaires, les OPCVM sur lesquels les OPCVM monétaires peuvent investir peuvent être des OPCVM monétaires ou des OPCVM monétaires court terme.

Les OPCVM de fonds à formule, dont l'objectif de gestion est d'atteindre, sur un horizon de temps donné, un montant et des revenus calculés par une formule prédéfinie. Ainsi, le document d'information clé pour l'investisseur doit notamment comporter la durée nécessaire pour bénéficier de la formule, et les éventuelles garanties (ou non) du capital à échéance.

Les OPCVM diversifiés sont tous les OPCVM qui n'appartiennent pas à une des catégories déjà mentionnées.

Quelques définitions essentielles

L'actif net total (AN ou Total Net Asset en anglais, TNA) est la valeur globale d'un OPCVM, c'est-à-dire le nombre de part multiplié par la valeur liquidative.

La valeur liquidative (VL ou Net Asset Value en anglais, NAV) est la valeur d'une division d'un OPCVM. Elle est assimilable à la valeur de l'action d'une entreprise. Il s'agit de la valeur à laquelle l'investisseur souscrit ou rachète une "part" d'OPCVM. En pratique, la valeur liquidative d'un OPCVM monétaire varie très peu d'un jour à l'autre. En revanche, la valeur liquidative d'un OPCVM actions (dont la volatilité est importante, comparée à celle d'un OPCVM monétaire) est susceptible de connaître de fortes variations.

Une part d'OPCVM est un terme utilisé pour désigner deux choses différentes. Une part représente une division de l'OPCVM, dont la valeur est la valeur liquidative. Ainsi, l'actif net d'un OPCVM est égal au nombre de parts qui le composent multiplié par la valeur liquidative. Cependant, le terme "part" peut avoir un deuxième sens. En effet, parfois, un OPCVM a une part C (capitalisation) et une part D (distribution). Un OPCVM de distribution (part D) reverse périodiquement (tous les ans par exemple) les revenus générés par les titres sur lesquels l'OPCVM est investi. Ces revenus peuvent être des dividendes ou des coupons de titres de créance. Au moment du paiement des revenus, la valeur liquidative diminue, toute chose égale par ailleurs, du montant distribué à chaque souscripteur. Un OPCVM de capitalisation (part C) réinvestit l'intégralité des revenus issus des actifs en portefeuille : ainsi, la valeur du fonds augmente.

Le dépositaire d'un fonds, à ne pas confondre avec la société de gestion du fonds, est chargé de contrôler, notamment, l'exactitude du calcul de la valeur liquidative d'un OPCVM et les documents rédigés par la société de gestion.

La société de gestion est chargée de gérer les actifs issus de l'investissement réalisé par les souscripteurs de l'OPCVM. Elle doit faire les arbitrages nécessaires pour parvenir à la réalisation de son objectif de gestion (égaler les performances d'un indice de référence par exemple). La politique d'investissement de la société de gestion doit prendre en compte la classification de l'OPCVM dont elle a la gestion.

Le code ISIN est un code international qui permet d'identifier chaque valeurs mobilières (actions, obligations, warrants, trackers, OPCVM). Par exemple, pour la part distributive de l'OPCVM Amundi Actions France – P est identifié par le code FR0000944712.

La Maturité Moyenne Pondérée (MMP, ou Weighted Average Maturity en anglais, WAM) est une mesure de la durée moyenne qui reste à courir jusqu'à la maturité de tous les titres sur lesquels est investi un OPCVM. La maturité d'un instrument à taux variable est le temps restant jusqu'au prochain fixing du taux d'intérêt, et non le temps restant jusqu'au remboursement du nominal. En pratique, la WAM est utilisée pour mesurer la sensibilité aux taux d'intérêt d'un fonds monétaire. Par exemple, prenons un instrument à taux variable, basé sur un taux monétaire (comme l'euribor 3 mois, taux auquel se prêtent les banques pour une durée de 3 mois). Considérons que cet instrument à une durée de vie d'un an et que la durée du coupon est de 3 mois. Au bout d'un mois, la WAM est, non pas de 11 mois, mais de 2 mois, puisque le taux du prochain coupon sera déterminé 2 mois après.

La Durée de Vie Moyenne Pondérée (DVMP, ou Weighted Average Life en anglais, WAL) est une moyenne pondérée du temps restant jusqu'à la maturité de l'instrument, considérant que la maturité est l'instant où le capital devra être remboursé en totalité. En pratique, la WAL est utilisée pour mesurer les risques de liquidité et de crédit : plus l'horizon du remboursement du capital est éloigné, plus le risque de crédit est important. Si on prend l'instrument financier donné en exemple dans le paragraphe précédent, au bout de 1 mois, la WAL est de 11 mois, contrairement à la WAM qui est de 2 mois.

La tracking error est une mesure qui représente les écarts de rendement entre l'OPCVM et l'indice de référence du fonds, définit par la société de gestion dans le Document d'Information Clé pour l'investisseur. Il s'agit de l'écart-type des différences de rendements obtenus par l'OPCVM et l'indice de référence. Plus la tracking error est faible, plus le rendement de l'OPCVM est proche de celui de l'indice de référence.

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